Pourquoi il est urgent de voir le lien entre troubles mentaux et aménagement

Face à la perte des repères et à un quotidien destructuré, on assiste démunis à une explosion de cas de maladies mentales. Si de nombreux facteurs expliquent le phénomène, il y en a un dont on parle peu. Il est lié à l’environnement dans lequel nous vivons, c’est notre logement, ce lieu, supposé nous ressourcer…

Parfois, de petites modifications, des habitudes d’ancrage, un peu de bon sens, permettent de grandes améliorations. Il est intéressant et surtout très urgent de s’interroger sur le sujet.

Car le quotidien de millions de gens est encore impacté par trop de constructions qui aliènent, sans verdure, parfois sans intimité. Ces « parcs de survie » représentent un danger grandissant et inéluctable, où des liens invisibles se tissent à notre insu.

La façon d’aménager a t’elle un lien avec les différents troubles de la société ?

Pour le savoir, déterminons d’abord quels sont nos besoins en terme de lieu de vie.

1 – Un endroit de repos

Notre véhicule physique, notre vaisseau-mère nécessite des plages régulières de repos pour fonctionner de façon optimale. Nous avons besoin d’un environnement qui favorise cela. Ici, rien de nouveau, la plupart d’entre nous en sommes conscients.

On décompose le repos en différents stades :

Le repos du corps => Le sommeil est une part importante qui prend 1/3 de la journée à peu près. Nous tombons d’accord sur le fait qu’une bonne literie est un point crucial. Ce n’est évidemment pas le seul. L’environnement de la chambre est une donnée à prendre en compte. Car elle doit être propice au repos. Sans distraction, sans énergie trop forte, qui serait issue des matériaux utilisés, des couleurs et de tous les objets présents.
Le repos de l’esprit => Sur toutes les préoccupations notamment professionnelles ou « extérieures ».

Notre logement doit nous permettre :

De nous vider la tête – Par exemple, avoir un endroit où déposer ses « outils » de travail (ordinateur, tablette, téléphone… ) ailleurs qu’au beau milieu de notre espace de vie ou sur la table de repas. Pour ne pas être « pollué » en permanence de ces préoccupations ou tentations et pour construire une vie harmonieuse. Ce n’est pas toujours facile et nous « subissons » trop souvent du stress collatéral faute de compréhension ou d’écoute de l’entourage.
De nous ressourcer.
D’être entouré de ce que nous aimons ou ce qui fait sens pour nous.

2 – Un endroit de convivialité

La possibilité de laisser place exclusivement à une vie personnelle et familiale. Il est essentiel de fixer quelques règles si l’on veut vraiment pouvoir s’épanouir et être soi.

Un espace d’échanges, de connexions qui favorisent le bien-être et la détente, plutôt que de ruminer les reproches et retomber dans le stress.

Un endroit dans lequel chacun trouve sa place et son équilibre simplement.

3 – Un endroit d’élévation

Un endroit d’où partent nos rêves, nos envies. Ce lieu est un puissant portail vers notre évolution.

Nous devons pouvoir compter sur lui pour nous relever dans des moments difficiles.

Pour grandir intellectuellement émotionnellement et spirituellement.

Vouloir être ailleurs est un signal d’alarme que quelque chose dysfonctionne.

Notre refuge nous prépare à affronter l’extérieur et nous répare des dommages causés par l’extérieur.

Si nous évoluons dans un environnement personnel toxique, qui ne répond pas à nos attentes, nous bloquons notre créativité innée et notre capacité à rebondir et à évoluer. Ce mal être, s’il n’est pas solutionné, peut déboucher sur :

Une dépression
Une maladie
Un divorce
Etc.

Est-ce ainsi que nous envisageons la construction, ou l’aménagement ?

Soyons honnêtes, c’est rarement en ces termes qu’on nous le présente.

En revanche, on a le sentiment que l’obligation de se loger rend légitime l’acceptation sans conditions de logements inadaptés à nos besoins réels.

Les croyances limitantes ont la dent dure :

C’est pas facile de se loger => Nous pouvons rendre un endroit agréable (on ne parle pas ici d’insalubrité ni de marchands de sommeil).
On n’a pas le luxe de choisir, on prend ce qu’on trouve => Et on l’adapte à nos besoins, à nos défis personnels.
Je n’ai pas les moyens d’avoir mieux => Il n’est pas nécessaire d’être riche pour s’alléger d’objets qui ne nous conviennent pas. Ou pour bouger des meubles de place et se défaire de mauvaises énergies.
Ce logement n’est déjà pas si mal => Et si on cherchait plutôt à ce qu’il soit « bien » plutôt que « pas si mal ».
Un toit c’est suffisant => C’est un bon début, en effet !

Avec un tel état d’esprit, difficile d’imaginer que nous avons du pouvoir sur nos vies. Nous sommes juste conditionnés à croire que nous ne valons pas mieux finalement.

Non seulement nous valons mieux, mais il est même relativement facile de l’obtenir. Et ça passe aussi par les choix conscients que nous allons faire concernant l’aménagement.

Car objectivement, si ce lieu, dont le rôle principal est de nous ressourcer, ne remplit pas sa mission, alors, il est logique de constater tant de difficultés dans notre société.

Si nous choisissons de nous entourer d’un environnement négatif, nous vivrons du négatif.

=> Nous nous exposons à des sérieux déséquilibres et des dysfonctionnements :

Si nous sous-estimons l’impact des couleurs sur notre comportement.
Si nous nions le pouvoir silencieux d’un objet mal choisi.
Si nous ne nous connaissons pas, et ne savons pas ce qui est bon pour nous.

=> Nous nous laisserons guider et perdrons notre pouvoir de choisir, notre liberté.

On nous dira qu’il suffit d’acquérir la voiture Tartempion ou le smartphone dernier cri pour nous sentir mieux. Nous constaterons, avec amertume que rien ne change. Que ce n’est finalement que le petit pansement sur notre vide intérieur. Et nous allons ressentir de plus en plus de confusion, et des comportements vont en découler inévitablement.

Si lorsque nous rentrons chez nous :

Nous n’arrivons pas à nous détendre.
Nous ressentons de la nervosité excessive.
Nous sommes agacé tout le temps.
Nous sommes apathiques, n’avons envie de rien.
Nous n’arrivons plus à accomplir des tâches simples.
Nous ressentons de la colère.

Posons-nous les questions suivantes :

=> Qu’est-ce qui me gêne dans mon logement ? – Objets, meubles, couleurs, textures…

=> Dans quelle pièce suis-je mal à l’aise ? Qu’y a t’il ici qui me dérange ?

=> Les bruits, les odeurs sont-ils en accord avec mes goûts ?

=> Comment voudrais-je me sentir ?

=> Qu’est-ce que je souhaite voir autour de moi ?

Puis corrigeons ce qui ne va pas, sans délai.

Nous sommes des êtres émotionnels.

Un objet qui rappelle un souvenir douloureux
– et nous en avons tous –
peut causer des dégâts considérables dans notre vie.
Il nous remémore cette douleur de manière subtile et silencieuse.

C’est la même chose pour les photos, les tableaux, les vêtements, les livres, les personnes, etc.

Petit à petit, ces ressentis auront un impact sur notre état émotionnel. Nos comportements et notre humeur dépendent directement de ces émotions. Sur le long terme, cela peut se traduire par divers problèmes mentaux qui vont de la déprime passagère à des dissonances cognitives bien plus profondes.

=> Des liens invisibles entre les troubles mentaux et l’aménagement provoquent le chaos intérieur… et extérieur ! Et soyez assurés d’une chose : Ceux qui détiennent le pouvoir le savent parfaitement et sont à la manœuvre à notre insu.

Il devient urgent d’en prendre conscience pour avoir une longueur d’avance et pour contourner les problèmes !